dimanche 26 février 2012

Présumer l'innocence, ou toujours en douter ?

En tant qu'auto-stoppeuse voyageuse je rencontre beaucoup de gens, y compris des hommes, de mon âge ou  non. Qui ont parfois une idée derrière la tête, quel que soit leur âge.
Avant j'éclaircissais assez vite les choses, et dès que je sentais une situation où éventuellement un homme pourrait me draguer, je répondais à l'une de ses questions quelque chose comme "ok, tant que tu/vous n'as/n'avez pas d'idée derrière la tête" . Mais de le dire signifie que je ne crois pas en de la gentillesse pure et désintéressée, et que je me protège d'avoir à dire "non" plus tard.
Une fois, un conducteur que j'ai abordé à une station-service m'a prise en stop, mais plus tard il m'a dit que ma technique était "agressive" car parfois des gens peuvent ne pas oser dire non, et se sentir forcés d'accepter. Alors que si j'avais juste une pancarte indiquant la direction où je vais, ces personnes ne se sentiraient pas obligées de me prendre en stop. Mais si j'adoptais cette technique, cela éviterait peut-être à ces personnes d'être confrontées à leur difficulté à dire non... Donc je les "protègerais", mais ce n'est probablement pas à moi de le faire. Et puis ça pourrait être un très bon exercice de dire "non" à une auto-stoppeuse, qu'on ne connaît pas et qu'on ne reverra jamais. Ca n'aura pas trop de conséquences, à part celle de culpabiliser d'avoir dit non, et de devoir y réfléchir, car dire oui à tout est une bonne solution... pour les autres. Mais pas pour soi...

J'en conclus que : on ne devrait pas faire des choses pour se surprotéger, ou pour éviter à des gens qui ont avant tout des choses à apprendre par eux-mêmes, de se retrouver dans une situation inconfortable, alors que ça aurait été pour eux une opportunité d'apprendre.
Tant qu'on fait des choses qui nous semblent justes, sans mauvaise intention, on doit se protéger un minimum, mais pas de tout ni de tous, car la vie est pleine de choses qu'on n'avait pas prévues, et auxquelles on doit s'adapter...

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J'ai écrit cela en allemand, car j'étais en Allemagne en train d'attendre un homme censé m'héberger, et qui m'avait dit être allé à un rendez-vous commercial (22h ça fait tard mais pourquoi pas) et qu'il pensait revenir dans une trentaine de minutes. 2h + tard il était minuit, j'étais toujours à la station-service, j'ai décidé de refaire du stop. Car s'il m'a abandonnée dans une station-service de nuit ce n'est pas très sympa de sa part et ça lui fera un mauvais karma, mais comme il rentre au chaud et que moi j'attends je ne sais quoi alors que j'aimerais bien dormir, sur le coup la plus ennuyée c'est moi. J'ai donc refait de l'auto-stop, réussi à aller à Darmstadt, l'auberge de jeunesse était fermée (1h du mat'...), du coup j'ai dû dormir à l'hôtel, et ce n'est pas le même prix. Youpi...
Un peu plus tôt nous avions tous les deux cru avoir beaucoup de chance : lui celle d'avoir une jolie demoiselle pour passer la  nuit avec, et moi celle d'être hébergée par le premier conducteur à qui je parlais ce soir-là, mais sans autre intention que de dormir. Mais  dans la voiture j'ai senti qu'il pouvait avoir une autre attente, j'ai donc utilisé ma technique "ok, tant que tu n'as pas d'idée derrière la tête", et comme il avait une idée derrière la tête et me l'a dit, j'imagine que c'est en sachant qu'il ne se passerait rien qu'il m'a "abandonnée" à la station-service, en prétextant ce rendez-vous, ne voulant pas passer pour celui qui ne veut pas aider s'il n'y a pas de relation sexuelle.
Mais dans ce cas, comment dois-je faire pour savoir si un homme est gentil par bonté ou par intérêt ? Et que faire si quand les gens n'osent pas dire non ça a des conséquences sur moi, alors que j'ai été vraie et honnête ? Car certes j'ai ma conscience pour moi, mais ce n'est pas la conscience qui me fait avancer quand je suis dans une station-service à 23h...

Mais comme il y a généralement une raison pour laquelle ce genre de choses arrive, je tâche d'en tirer des leçons. Peut-être celle d'écouter davantage mes impressions, car j'ai assez vite senti qu'il y avait quelque chose de bizarre, l'ambiance qu'il y a quand un homme a une idée derrière la tête... et quand à la station-service il m'a dit qu'il reviendrait, j'ai aussi senti quelque chose de bizarre, peut-être une impression que c'était un mensonge...
Citation d'André Baechler, que je viens de lire : "Tout ce que nous pensons combattre chez autrui est à l'intérieur de nous. La seule personne au monde que je puisse changer, c'est moi-même..." (le message change tous les jours, donc vous ne pourrez pas relire le même, mais ce sera sûrement intéressant quand même)

La réponse à la question-titre se trouve peut-être dans l'écoute de mes ressentis, mais j'entends justement mieux mon mental que mon coeur et mes ressentis, alors y a encore du boulot!

1 commentaire:

  1. Dur leçon de vie .... Mais ça ne sera surement pas le dernier lâche sur ta route.

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