samedi 28 avril 2012

en tournée dans le sud

Bonjour à tous!

Mon voisin de gauche est en train de décoller avec sa playlist en solo. Il vit à Montpellier, et il m'héberge. Il n'a pas encore atteint le plafond, mais il fait des jeux bizarres avec sa tablette graphique.
Pardon pour les bêtises que j'écris, il ne faut pas trop m'en vouloir après une rando au pic st-loup, un barbecue, et une bonne bouteille de vin rouge bio (13°, et c'est un vin du coin.). Le vin fut ma contribution. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il m'a coûté les "yeux du cul" cependant (joli lapsus fait par une amie)
Bref.
Je suis en vadrouille depuis lundi (on est samedi). A la base seulement à Aix-en-Provence, mais quitte à avoir fait 12h d'auto-stop (avec une étape à Chalon-sur-Saône), autant profiter un peu du voyage.
Surtout qu'il paraît qu'en ile-de-france le temps est pourri.
Ici, ça va. Soleil à Aix et à Toulon, pas trop de soleil à Montpellier, mais il y fait bien bon tout de même.
[mon voisin de canapé dit des trucs bizarres]

Jeudi, à Aix, devant une glace chocolat-orange-cannelle sur le cours Mirabeau, je me suis dit que la vie était belle.
C'est marrant, je me dis souvent que la vie pourrait être pire, depuis que je suis un peu en vadrouille dans le sud ;)

Je remonterai avant le 6 mai, pour les élections et parce que j'ai des choses à régler avant le 10 mai.


P.S : aucun souci avec mon voisin de canapé, pour ceux qui s'inquiéteraient. C'est un couchsurfeur chez qui j'avais déjà été il y a 2 ans, et avec qui je m'étais bien entendue.

Bonne soirée/journée/autre.

D'Aix à Montpellier via Toulon, la route est longue...

Hier (vendredi) matin, je suis partie de Aix-en-Provence en stop pour aller voir une amie à Toulon. Je suis restée 3-4h chez elle, puis je suis partie vers 16h30-17h en direction de Montpellier. En stop. Sauf qu'il n'y a aucun endroit potable à Toulon pour faire du stop, je vais me plaindre!!! Y avait bien une station-service près de l'auto-route, mais au bout d'une heure de voitures qui restaient sur Toulon, j'étais bien embêtée... Du coup sur les conseils de l'amie que j'étais venue voir, j'ai pris un train à 19h direction Marseille, l'idée étant que là-bas il y a + de passage. Faire du stop à Marseille le soir ne m'emballait pas, mais comme je n'avais aucun endroit pour me connecter au net et faire des couchrequests à Toulon, je suis allée à Marseille. J'en ai eu pour mon argent (11,7€ le billet, et je n'ai même pas été contrôlée) : avec ma pancarte "Montpellier", le conducteur de la première voiture qui s'arrête me dit qu'il peut m'emmener à Montpellier si je lui donne 50€. Je refuse. Un peu + loin et pas longtemps après, une voiture avec deux mecs s'arrête : "et on a quoi on échange, si on vous emmène à Montpellier ?" je les regarde, surprise, et ils devinent "rien, c'est ça ?". J'hésitais entre leur proposer une nuit de folie et 100€, ou leur dire qu'ils auraient ma conversation. Mais j'ai juste dit "euh... oui". Je leur ai demandé si j'étais dans la bonne direction pour l'autoroute, car je n'y comprenais rien à tous ces panneaux de travaux. Ils m'ont indiqué la bonne direction.
J'ai aussi songé appeler un copain pour qu'il me donne les coordonnées de marseillais qui pourraient m'héberger.
Arrivée à l'entrée d'autoroute, avec les travaux il n'y avait pas d'endroit adapté pour le stop, je me suis mise où j'ai pu. Une voiture s'est finalement arrêtée, le conducteur avait l'air gentil. Ouf! Il m'a dit que ce n'étais pas très prudent de faire du stop, que d'habitude à cette heure-là à Marseille on se fait violer...
Il m'a déposée dans une station-service sur une nationale, près de Martigues. Pas tellement de passage, et il faisait nuit. Je me demandais un peu comment je m'en sortirais... Puis finalement un conducteur qui allait à Arles! Youpi!
Arrivés à Arles, pas de bol pour lui, on ne peut pas faire demi-tour après le péage. Obligés de continuer, du coup il m'a emmenée jusqu'au péage de Nîmes. De là, je demandais aux voitures si elles allaient vers Montpellier, puis je me suis dit que les gens "normaux" prendraient peut-être une fille seule qui fait du stop à 23h pour une zonarde. J'étais sur le point d'envoyer un texto au copain-couchsurfeur qui m'hébergeait pour lui dire que j'étais bloquée. Au bout de quelques mots, je demande au conducteur de la voiture qui passe s'il va à Montpellier. Bingo!!!! Génial!!!!
En + il était sympa. Il a pris une bière et m'en a proposé une. Après toute cette route et cette attente, j'étais bien contente. En me déposant à Montpellier il m'a proposé une autre bière. Que j'ai bue en attendant mon couchsurfeur au tramway.
Arrivés chez mon couchsurfeur, chez qui j'avais déjà été en 2010, on a papoté et ouvert une bouteille de vin rouge.
Elle n'y a pas survécu.
Fin de cette folle journée vers 2h du matin, avec un dodo bien mérité!!!

vendredi 6 avril 2012

L'homme plein de bouches

"Être plein de bouche" est une expression qui signifie à peu près "avoir que de la gueule" ou en termes plus polis : parler beaucoup mais ne rien faire. Enfin c'est ce que j'ai compris de l'explication qu'on m'a donnée. Je laisse ceux que ça intéresse chercher + d'infos, pour ma part je me suis contentée d'écrire un texte.

Cet homme est plein de bouches. Et ces bouches sont pleines de mots, qui parfois sont trop haut, car ils parlent pour la peau, pour le corps, pour les eaux.
Cet homme est plein de rêves. Et ses bouches le dénoncent, car elles en disent toujours trop et toujours trop tôt. Mais il n'a pas assez de mains pour les masquer et les faire taire. Alors il se promène le long des villes et des rues, avec son air de livre ouvert, qui ne sait pas cacher, qui ne sait pas mentir.
Il en a mal au creux de lui, de trop parler et de trop dire. Il a des pensées qui s'évadent, qui s'envolent, s'évaporent, et toujours, autour, une oreille médisante pour transformer, juger, trahir et critiquer.
Et c'est dur, de ne pas savoir s'empêcher de dire...
Toutes ces bouches sont en lui, et sont pourtant ses ennemies.

Mais il voulait changer. Il prit son sac et ses bouches (qui de toutes façons ne voulaient ni le quitter ni se taire) et marcha jusqu'à la forêt. Il sentit la terre et les feuilles sous ses pieds. Le vent sur son visage. L'odeur de mousse et de nature.
Les bouches continuaient à parler, à dire ce qu'il était et ce qu'il sentait. Mais quelque chose d'étrange arriva : il était tellement bien et serein, qu'il ne pensait plus à rien. Les bouches en restèrent bées, n'ayant plus rien à articuler.
Leur hôte les ayant mis au chômage technique, elles décidèrent de partir. Alors une à une les bouches de l'homme l'ont quitté. Elles ont sauté dans la mousse et les feuilles, se sont senties vivantes par elles-mêmes. Elles se sont fondues dans la terre, dans les arbres, dans les airs.
Et elles sont restées. Prêtant leur voix aux lutins, aux elfes, aux farfadets.

Depuis, si vous passez par là en ouvrant vos cœurs et vos oreilles, vous entendrez sûrement l'appel de la forêt.