Avenue de l'Arrêt Public, on s'arrête et salue. Le public applaudit.
L'avenue s'ouvre aux artistes à pas perdus, au temps qui passe, aux rues qui s'échappent ou qui fuient, aux fantômes, aux ombres, à la lumière et à la vie.
Des pieds et des mains animent le béton, la terre, le ciel, et chacun est une couleur, une note, d'où s'envole harmonie ou cacophonie, en vagues calmes ou agitées, qui illumine ou s'accroche, au gré des humeurs ou du vent.
Il y a des artistes qui ne savent pas qu'ils en sont, qui n'osent pas révéler leur beauté. Il y a des artistes qui pensent comme art ce qui n'est que hasard, vanité, errance. En eux aussi il y a du beau, mais pas où ils croient.
A l'orée de la nuit, le soleil s'efface, et ce qui brille par lui s'enfuie. Le ciel se nuage ou s'étoile, les artistes continuent. Ils avancent et se saluent, se croisent et se sourient, parlent de vent et de vie.
Ils sont de tous les temps et de toute énergie. Ils sont la terre, ils sont la mer, ils sont l'infini.
Avenue de l'Arrêt Public, la lenteur est un délice, et la vitesse un délit.
(Ecrit le 4 juillet, dans une avenue de la République ou l'art des passants n'était pas apparent.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire